2e GUERRE MONDIALE


Gendarmerie départementale et de la G.R. M.


GRANDES TENUES DE SERVICE

Ci dessous, Gendarmes en grandes tenues de service (tenues de cérémonie) ou l'on distingue la départementale, les Gardes Républicains Mobiles. 


LA PRÉVOTÉ 1939 - 1940

Les prévôtés, de « la drôle de guerre » à « l'étrange défaite » (1939-1940)

Dès le déclenchement de la mobilisation générale, le 2 septembre 1939, des centaines de détachements prévôtaux sont affectés aux unités françaises et aux armées alliées. Ils sont chargés, pendant les dix mois de la campagne de 1939-1940, du maintien de l’ordre sur les deux fronts métropolitains de la zone des armées : le Nord-Est et le front des Alpes. Incluse dans le système de contrainte qui pèse sur les cinq millions de mobilisés français, la gendarmerie prévôtale est appelée à remplir plusieurs missions. Elle traque les réfractaires à la mobilisation en lutant contre la désertion, les absences illégales et les violences des militaires. Elle assure également la gestion des prisons militaires tout en effectuant les transfèrements de détenus. Comme auxiliaire du commandement militaire, la prévôté veille à l’application des mesures organisant la nation en temps de guerre. Elle régule et discipline ainsi la circulation des militaires, surveille et restreint celle des civils afin de permettre la fluidité sur les routes empruntées par les troupes. La crainte d’une action subversive aux armées, amène aussi les prévôtés à prévenir et à contrecarrer les menées défaitistes. Le déclenchement des opérations actives, le 10 mai 1940, met la gendarmerie prévôtale à l’épreuve de la guerre de mouvement. Après le choc des Ardennes et la déroute des armées du Nord, elle se réorganise pour répondre aux tâches les plus urgentes : aiguiller la retraite des troupes, enrayer la panique et lutter contre les pillage. L’objectif est double : remplir une mission « ingrate » et mettre fin à la « légende noire » des prévôtés, héritée de la Première Guerre mondiale.

 


LE 45e BATALLION DE CHAR DE COMBAT

 

Historiquement, et depuis sa création, la Gendarmerie assume régulièrement des missions de combat, et souvent avec succès. Pourtant, pendant la Première Guerre Mondiale, on ne lui confie qu’un rôle de police. En septembre 39, elle exprime à l’État-major sa volonté de renouer avec cette tradition, et de constituer une unité apte au combat. Celui-ci hésite, car la guerre venant d’éclater, la Gendarmerie voit ses missions se multiplier.
Mais il donne finalement son accord, à condition de n’utiliser le personnel de la Gendarmerie que pour les unités combattantes et d’encadrement. Le reste des effectifs sera constitué de soldats mobilisés ayant servi dans des unités blindés, et de réservistes.

A cette époque, la Gendarmerie dispose déjà d’une unité motorisée et blindée, c’est le Groupe Spécial de Garde Républicaine Mobile, stationné à Satory. Elle est équipée depuis 1938 d’automitrailleuses M29. La M29 (AMC Schneider P16) est à l’origine un engin de Cavalerie réformé en 1937, car remplacé par des Somua S35. C’est un blindé semi-chenillé de 6,8 tonnes armé d’un canon court de 37 et d’une mitrailleuse coaxiale, le tout sous tourelle. Cette unité de la Gendarmerie n’a pourtant pas vocation à combattre, c’est un dernier recours, si les forces de sécurité classiques se révèlent incapable de maintenir l’ordre.

Le Groupe Spécial devient donc le 45e bataillon de chars de combat. Les effectifs de l’unité se composent d’une vingtaine d’officiers de l’Arme et d’environ 270 sous-officiers et gendarmes. Ils sont complétés par une quinzaine de cadres venant de l’infanterie et d’environ 270 chasseurs en provenance du 505e Régiment de Chars de Combat de Vanne. Les débuts du 45e BCC sont difficiles, car la pénurie de matériels nuit à l’entraînement jusqu’au 15 mars 1940, date à laquelle elle perçoit ses dotations et se voit équipée de chars R 35, puis avec des H 39 à la fin du mois d’avril. Le 29 avril, le 45e BCC quitte Satory, et rejoint le camp de Mourmelon dans la région de Reims. L’entraînement sera de courte durée, avec des H 39 encore en rodage, et dotés de chenilles d’instruction. De plus, et comme beaucoup d’autres, les chars sont dépourvus de radio, et doivent communiquer entre eux à l’aide de fanions.

Le 12 mai, le 45e BCC rejoint la 3e DCr dont il devient une unité organique.
Il est engagé à Stonne (Ardennes), du 14 au 19 mai, face à la 10e PanzerDivision et au Regiment GrossDeutchland dont il stoppe la progression, accusant de lourdes pertes. Il combat ensuite à Brieule-sur-Bar, à Sy et Tanay. Mis en réserve le 25 mai à Boult-aux-Bois, il se réorganise, puis rejoint Grand-Pré, où il est mis au repos et en profite pour réparer ses matériels.

Le 7 juin, le 45e BCC remonte au front au nord de Sommepy, puis participe à une contre-attaque destinée à briser l’encerclement des troupes françaises enfermées dans la région de Perthes. Il contre-attaque encore à Suippes, et couvre à partir du 12 juin le retrait des troupes vers Autun. L’unité continue ensuite sa retraite vers le Sud, et défend Montbard, en couverture de la 3e DCr. Elle livre ensuite ses derniers combats à Précy-sous-Thil et Saulieu. Dépassée par les troupes allemandes, elle forme alors une colonne de véhicules légers, et tente de rejoindre Autun. Mais les rescapés sont capturés à Tavernay le 17 juin. Le 45e bataillon de chars de combats a cessé d’exister, seule subsiste son unité de dépôt. Il sera dissout officiellement le 1er septembre 1940, ses pertes totales se porteront à 34 morts, 59 blessés et 4 disparus. Les quelques Gendarmes restant formeront en 1941 une brigade motorisée équipée de side-cars.

Le 45e BCC sera cité, après la guerre, à l’ordre de l’Armée.

 


LA RESISTANCE

La part prise par la gendarmerie dans la Résistance fait toujours référence et montre que la gendarmerie ni n’a été massivement complice des rafles et des déportations, ni n’a été un instrument zélé au service de l’Etat Vichyste, ni n’a pas été un relais docile de la politique de collaboration. Au contraire de nombreux soldats bleus ont rejoints très tôt la Résistance. Ils ont œuvré dans les réseaux existants, créé leurs propres antennes, combattu dans les maquis. Le quart de l’effectif a participé activement à la Résistance soit 12 000 gendarmes. Un pourcentage dont aucun autre corps de métier ne peut se prévaloir. Ces derniers ont oeuvré dans l'ombre et dans les Maquis dont celui du VERCOR (une centaine de Gendarmes) 

Ci-dessous quelques image du tournage de l'émission "Champ de bataille sur RMC DECOUVERTE), sur les lieux même historique ou l'on distingue les Gendarmes de la Prévôté FFI.


LA GARDE PERSONNELLE DU CHEF DE L'ÉTAT 1941 à 1944

"Toujours fidèle", cette belle devise fût celle des 550 hommes qui, quatre ans durant, formèrent la garde personnelle du maréchal Pétain, chef de l'état.

 

Création unique dans toute l'histoire de la république, cette unité fait lointainement écho à toutes les compagnies de garde du corps de l'ancien régime à l'empire, qu'il soit mousquetaire ou grenadier de la vielle garde.

 

Dans l'honneur avec un rare notion du devoir, ces hommes servirent de l'hôtel du Parc à Vichy au maquis où ils prirent une part prépondérante à la libération.

 

Bien plus qu'une simple unité de parade d'escorte, elle représente une époque dans sa complexité avec ses choix et ses sacrifices.

 

Unité d'élite, il lui fallait une histoire hors du commun, car...

Si noblesse oblige, la garde autant (texte de Xavier AIOLFI)

 

La Prévôté de la France libre 1944

Discipliner l'autre résistance

Aux origines de la Gendarmerie étaient les Prévôtés. Elle s'appelait alors Maréchaussée ; Mais bien avant sa territorialisation et l'extension de ses compétences au début du XVIe siècle, elle n'était que prévôté, c'est-à-dire force de police et de justice aux ordres du maréchal pour faire régner l'ordre et la discipline au sein des armées. Cette fonction originelles de la gendarmerie fut mise en oeuvre dès le XIVe siècle, puis d'une manière continue tout au long de son histoire, lors des différentes guerres auxquelles la France participa.

Pour le XVIIIe siècle, on peut citer notamment la prévôté du corps expéditionnaire de Rochambeau qui en 1780 et 1781, participa à la Guerre d'indépendance des États-Unis.

Au XIXe siècle, pas une expédition coloniale qui ne soit accompagnée d'une prévôté. 

A XXe siècle, lors de la Première Guerre Mondiale, les prévôtés ont laissé dans la mémoire collective des traces souvent douloureuses. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, les prévôtés Françaises sont présentes, à partir du débarquement, aussi bien dans l'armée Française que dans l'armée Américaine. On les retrouve en Allemagne auprès des Forces Françaises d'Allemagne, de 1945 à la fin du XXe siècle, puis à nouveau sur les théâtres d'opérations plus récentes en ex-Yougoslavie, au Moyen-Orient et maintenant en Afrique.

Si cette fonction est repérable tout au long de notre histoire, elle n'a cessé cependant d'évoluer dans les formes de sa mise en oeuvre et dans le champ de ses attributions. La dernière évolution est une décision de la Direction Générale de la Gendarmerie nationale du 1er septembre 2012 qui crée le Commandement de la Gendarmerie Prévôtale, décision confortée par l un décret du 14 mars 2013 modifiant le Code de la Défense.

Si des Prévôtés de toute époque ont, pour plusieurs d'entre elles, fait l'objet d'études historiques, qui a entendu parler des Prévôtés de la France Libre, à part peut-être certains combattants de la France Libre et quelques historiens spécialisés ?

 

Le Général Georges PHILIPPOT

Président de la SNHPG

 

Mentionnons l'existence de Prévôtés au sein des maquis, comme celui du VERCOR (un des plus important, soit une présence d'une centaine de Gendarmes).

Mentionnons que certaines photographies sur ce site représentent des personnes qui ne sont pas membres de l'association RGSE, mais d'un collectif dont ces personnes 

viennent d'horizons différents et où les membres RGSE sont affiliés.